LA 5e VAGUE - RICK YANCEY [Chronique]

 
La 5e Vague
(The 5th Wave)
Rick Yancey

Robert Laffont - Collection R
 20 Mai 2013
 608 pages
18,90 €

Quatrième de Couverture:

1re Vague : Extinction des feux.
Vague : ferlante.
3
è Vague : Pandémie.
4
è Vague : Silence.
À l'aube de la 5e Vague, sur une autoroute sere, Cassie tente de Leur échapper...Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescas.Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Du moins si Evan est bien celui qu'il prétend...
Ils connaissent notre manre de penser.Ils savent comment nous exterminer.Ils nous ont enle toute raison de vivre.
Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir...

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Ma Chronique...

C'est LE roman de l'année. La Bombe. La Tuerie. Bref, le genre de bouquin qui après sa lecture ne vous laisse pas indemne. Destructeur. Ravageur. Déchirant. Bouleversant. Tant d'émotions contradictoires en 608 pages. C'est un véritable coup de cœur pour ma part, que j'ai littéralement adoré, dévoré, abusé... Il y a tant de chose à dire de ce boucan, tant de chose à retranscrire dans une même chronique que je pourrais en parler pendant des heures. Alors je vais tenter de minimaliser tout cela et n'en faire ressortir que l'essentiel!

La 5e Vague, c'est un roman qui aborde avec subtilité le sujet d'un monde changeant. Un monde littéralement ravagée par des envahisseurs imposants. On suit alors plusieurs protagonistes qui nous partagent ce bouleversement apocalyptique, leurs secrets et doutes face à cela. Principalement Cassie, 16 ans qui se voit se transformer au cours de 4 Vagues... Bien différentes, mais toutes destructrices et affligeantes. Elle cherche alors à retrouver son jeune frère Sammy, qui a été déporté par un groupe de soldats. Elle se lance dans une quête où elle se découvrira d'elle-même et fera une rencontre qui pourra bien lui être d'une grande utilité... Tout comme l'opposé!

Sachez une chose, La 5e Vague atteint des sommets et fracasse TOUT sur son passage. C'est un roman qui frôle la perfection -car pour moi la perfection n'existe tout simplement pas!-, frôle le génie, et je pense que l'on ne peut aller au-delà de cela: le Summum (avec un beau "S" majuscule). Tout jusqu'aux moindres détails est réfléchis, fait de façons à nous marquer au fer rouge. Ce sont des brûlures déchirantes qui restent intactes, même une fois le livre fermé. Non. Ce ne sont pas des brûlures sur la peau. Mais au cœur. Imaginez-vous quelques instants avec de vilaines ecchymoses sur le cœur... Mais bien sûr Rick Yancey n'a pas fini de nous torturer! Il nous anéantit physiquement, psychologiquement, comme si une partie intérieure de notre corps se déchirait, se fendait en un craquement immonde. Un cri de douleur lâché dans un ciel apocalyptique. Durant tout le long de notre lecture, on souffre et subit cette douleur affligeante de l'auteur. Comme si, de la manière la plus logique qu'il soit on dépendait de ce mal-être. Le seul souci, c'est que si l'on se permet d'exprimer sa douleur d'une quelconque façon, il faut s'attendre simplement à recevoir une nouvelle ruée de coups, qui nous frappe en pleine poitrine. Et là, souffle coupé pendant un certain nombre de pages. Diriez-vous j’exagère? Sans doute un peu... Mais je ne suis pas loin de la vérité!

Rick Yancey est tout simplement incroyable dans son rôle d'écrivain. Je suis en totale admiration devant son travail plus qu'époustouflant. De la manière la plus incroyable qu'il soit, il nous fait ressentir tous ces divers flots d'émotions avec une violence tellement réelle et hors du commun. C'est une sensation indescriptible, mais qui reste délicieuse bien que douloureuse. Chaque parcelle du bouquin nous traverse, nous percute de plein fouet. Autant bien les mots que la ponctuation. Bref, tout ça pour vous dire que tout a une place bien précise dans son roman de manière à nous pousser en haut de la falaise. Et pour finir... En tomber. A partir de ce moment, on ne réfléchit plus. Rick Yancey nous a dit "saute". On saute. Et là, tout notre corps est en alerte. La douleur, toujours la douleur qui se répercute, jusqu'à percer notre âme. La peau écorchée à vif. Le sang qui coule. Sans oublier la perte de conscience. Mais ce n'est pas cette simple perte de conscience qui arrêtera notre très cher Rick! Non, bien au contraire il en profitera pour continuer, s'insinuer en nous et nous pousser dans nos propres retranchements. Même durant cette déconnexion, on reste toujours dépendant de la souffrance. C'est à cet instant que, ce n'est plus le physique, mais le mental avec lequel s'amuse l'auteur. Nous devenons dès alors, simple objet dans ses mains. Un objet manipulé, d'une facilité à contrôler hors norme. Et ce, à partir du moment où il arrive à toucher un point sensible. Le point sensible qui nous fait basculer dans une spirale discontinue, nous laissant un jet brûlant d'acide dans la bouche. Il ne perd pas son temps qui plus est! Pour ma part il a su m'atteindre dès la première ligne. J'ai tout de suite compris que cela serait fini pour moi... Jusqu'au dernier mot.

Il semblerait toutefois, qu'il ne prend pas un simple malin plaisir à nous faire endurer tant de souffrance. Juste un message d'avertissement. Une façon bien à lui de nous "remettre la tête sur les épaules", autrement dit, nous "remettre les esprits en place". Me diriez-vous: "mais quelle drôle de façon!". Je ne pourrais vous contredire. Cependant, je n'arrive pas à trouver de meilleure manière qu'il soit. Certes, la gifle est plus que désagréable, mais au fond, elle a une telle puissance, une telle capacité à nous faire réfléchir, que s'en est déconcertant! Et hop! le tour est joué. Réussite pour Rick Yancey. Il nous a vaincu de manière odieuse, déplaisante, mais jamais je n'ai ressenti cette joie de perdre. Elle si bonne, qu'au final, il y a une égalité des deux côtés: auteur comme lecteur. La joie de perdre, de gagner le plaisir de cette défaite. De gagner le droit d'être remis sur le bon chemin. Je ne sais pas trop si vous me suivez sur le coup et si surtout vous voyez ce dont je souhaite vous faire comprendre... Mais quand je vous dis que tout est réfléchi, travaillé et approfondis de façon juste incroyable, et bien je ne pense pas me tromper! Ceci n'étant qu'une des nombreuses manières de l'auteur. Simplement, Rick Yancey, va droit au but. En nous renversant au passage. Et c'est cela qui est fabuleux, où toute la beauté du roman réside.

Nous sommes tellement happés dans l'histoire, tellement contraint à croire à toutes ses affabulations qui sont elles-mêmes tellement réelles, que l'on se retrouve une fois de plus entre les mailles du filet de Rick Yancey. Mais oui, quelle simplicité évidente! Je n'ose compter le nombre de fois, où lorsque je relevais la tête du roman -et là, ne riez pas!- j'avais sincèrement cette fâcheuse impression d'appartenir à ce monde apocalyptique. Je pensais être en danger avec cette sensation plus que désagréable de ne plus pouvoir rêver. Juste assumer et endosser ce rôle déplaisant. C'était étrange, totalement décalé je vous l'accorde. Même cette peur, que l'on retrouve collée sur chaque page du roman, restait là, omniprésente à me surveiller de son regard noir et acerbe. Cette peur m’étouffait, me rongeait et pourtant je n'étais plus dans l'histoire! Il ne suffisait qu'à me rappeler par moi-même à l'ordre, me rassurer et me prouver que rien de tout cela n'existait. C'était carrément dingue! Je n'avais jamais vécu cela auparavant dans un quelconque livre, mais d'aller jusqu'à ce point là! Un réalisme d'abord perturbant puis totalement crédible, c'est du jamais vu pour ma part! Non, franchement Rick Yancey est un génie!

Parlons maintenant des personnages... Là encore, il y a tellement à dire que l'on ne sait plus où donner la tête! Comme je vous ai dit plus haut, le réalisme est exposé de manière évidente, de façon à trouver sa place dans ce monde en l'espace de quelques mots. Et je pense, que Rick Yancey a avant tout joué sur ses protagonistes. Ils sont tellement humains, déterminés que cela fait du récit, une réalité. Ils ont été crées pour que justement on s'attache à eux, les aime, partage leur point de vue, leurs doutes, leurs émotions et sentiments. Mais, ce qui est le plus touchant est le fait que l'on suive des protagonistes transformés par les circonstances. Simplement, ce fait de prendre conscience que l'être "humain s'adapte à son environnement" (là je ne fais que paraphraser le livre). Lorsque j'ai vu cette phrase, je suis tombée de haut. UNE phrase. Juste UNE. Celle-ci. Celle qui résume clairement l'un des nombreux messages que nous a décerné Rick Yancey. C'est ce que j'appellerai la symbolique du roman. Car si l'on regarde de plus près La 5e Vague... C'est quoi? Et bien justement, des humains transformés par les circonstances s'adaptant simplement à un environnement apocalyptique.

Nous suivons donc Cassiopée, que nous découvrons d'abord sous son petit nom de Cassie... En un mot, elle est tout simplement épatante. J'ai vraiment pris le plaisir de la suivre à chaque instant de sa conquête. Elle est incroyable, admirable, forte et dégage une telle puissance et un tel courage, que l'on se prend à chacun de ses actes. J'entends par-là, on s'émerveille devant tout ce qu'elle fait ou aurait pu toucher! C'est une sensation indescriptible, mais bel et bien incroyable!  On l'admire devant tant de volonté de bien faire les choses, devant le fait qu'elle ait autant de cran face aux moments les plus critiques de l'histoire. Elle est là, réelle à nous susurrer au creux de l'oreille, ses soucis, ses pensées, nous faisant part de ses actes héroïques, de toute sa détermination... C'est merveilleux et on la suit, toujours et encore avec cette envie de tout savoir. Avec cette envie de la soutenir jusqu'au bout de ses désirs. Mais je crois, que le plus merveilleux restera le fait, que chacune de ses pensées, chacun de ses sentiments éprouvés face à telle ou telle chose, se fait ressentir, se fait connaître. Nous ne sommes plus nous. Nous sommes juste Cassie. Cette jeune fille extraordinaire...

Ce livre se partageant en plusieurs points de vue, nous suivons également Evan. Protagoniste mystérieux, qui a su longuement me remettre en question à son propos. Je termine ce premier tome sans n'avoir une réelle opinion sur son personnage. On peut dire que l'auteur sait faire durer son côté impénétrable! C'est une sensation assez perturbante durant toute notre lecture, car pareil à Cassie on ne sait à qui se fier. Et je vous avoue que c'est absolument troublant de savoir que même en ayant terminé ce premier opus, La 5e Vague reste un mystère sur de nombreux points! On retrouve donc une certaine oscillation qui nous pousse à l'adorer comme à le haïr... Et encore une fois, ce en l'espace de quelques lignes! Surprenant!
Nous suivons aussi le personnage de Ben Parish qui est pour le moins très intéressant à suivre! C'est d'ailleurs l'un des protagonistes qui nous permet d'entre-apercevoir, à quel point le monde a changé. Et c'est à cet instant que l'on découvre que l'humanité s'adapte simplement aux circonstances... A la fois choquant mais vrai. Une énième réalité que nous laisse transparaitre Rick Yancey.
Je vous avoue m'être également attachée à un Ours en Peluche! Car même si il ne parle pas, son vécu a toute son importance! On apprend toujours un peu plus grâce à lui. Des actions passées qui se sont déroulées avant ce bouleversement, nous permettant de nous plonger dans les souvenirs de l'ancienne Cassie ainsi que de sa famille. De cette façon l'auteur fait de temps à autre un parallèle du présent au passé et je vous l'accorde, c'est génial!

En conclusion, je ne pense pas avoir à vous dire de lire ce roman. Car il se trouve qu'à l'instant où vous lisez ces mots, vous l'avez déjà dans les mains, ou simplement déjà lu. Ou que vous l'avez commandé et qu'il ne tarderai à vous parvenir... Bref, je ne sais pas. Cependant, je sais que je n'ai pas besoin de vous dire "lisez, lisez encore et toujours". Non, car cela vous le savez déjà! Et que malgré tout, vous ne saurez résister à cette tentation. Sur ce je vous souhaite une très bonne lecture!
 


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